🎭Au-delà de la Saison : Prolonger la Durée de Vie du Spectacle Vivant par le Marketing et la Communication🚀 (2)

N°2

Poursuivons notre rĂ©flexion…L’objectif principal de celle-ci est de concevoir et de mettre en Ĺ“uvre des pratiques optimales et des stratĂ©gies innovantes pour prolonger la durĂ©e de vie du spectacle vivant. Cette Ă©tude prend en compte l’ensemble des dynamiques impliquĂ©es, allant des politiques publiques aux théâtres privĂ©s, et vise Ă  comprendre les facteurs, influençant la durĂ©e de vie d’un spectacle. Pour atteindre ce but, plusieurs objectifs spĂ©cifiques ont Ă©tĂ© dĂ©finis, notamment l’examen des stratĂ©gies de marketing et de communication, l’identification des facteurs distinctifs, l’analyse des choix de programmation et de diffusion, l’Ă©tude des pratiques en France et Ă  l’international, et l’exploration des approches nouvelles pour la durabilitĂ©.

Selon Dominique Bourgeon-Renault, l’art du spectacle vivant est dĂ©fini comme « la rencontre d’un ou plusieurs artistes sur scène avec le public. Cet « espace charnel Â», sensible et authentique, est un lieu de contact et de sensations ressenties en direct et partagĂ©es, formant ainsi un art de l’Ă©phĂ©mère et de l’émotion. Â»

De plus, Yves Évrard et Alain Busson expliquent que « dans le domaine crĂ©atif, la notion de cycle de vie prend une forme particulière en raison de la dissociation entre la crĂ©ation (l’œuvre elle-mĂŞme) dont la durĂ©e de vie peut ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme infinie dans une logique patrimoniale et son support de diffusion qui est soumis aux lois de l’évolution technologique. Â» 

Parmi les principales hypothèses qui sous-tendent ce concept, nous retiendrons que la « durĂ©e de vie » d’un spectacle vivant comprend plusieurs dimensions. La durĂ©e temporelle, qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  la pĂ©riode active de prĂ©sentation au public, peut varier de quelques reprĂ©sentations, Ă  quelques semaines, Ă  des saisons s’Ă©tendant sur plusieurs mois ou annĂ©es. Au-delĂ  de sa prĂ©sence physique sur scène, la durĂ©e de vie d’un spectacle a une empreinte culturelle qui se manifeste par son influence sur le dialogue culturel, son inspiration pour d’autres Ĺ“uvres, et sa prĂ©sence dans la mĂ©moire collective.

Pour assurer une viabilitĂ© financière durable, il est nĂ©cessaire de maintenir un spectacle en vie tout au long de son exploitation, et ce facteur est essentiel pour sa longĂ©vitĂ©. L’engagement du public, mesurĂ© par l’attention qu’il accorde au spectacle, y compris l’interaction via divers canaux tels que les rĂ©seaux sociaux, les critiques, et le bouche-Ă -oreille, est un autre indicateur de sa durĂ©e de vie. En outre, la pĂ©rennitĂ© des contenus, qui se manifeste par la survie du spectacle vivant au-delĂ  de ses reprĂ©sentations originales grâce Ă  des captations, des adaptations techniques, des reprises artistiques, et une diversification des lieux d’accueil, permet d’optimiser sa durĂ©e de vie. La capacitĂ© d’un spectacle Ă  se renouveler et Ă  s’adapter Ă  diffĂ©rents contextes culturels est Ă©galement un Ă©lĂ©ment essentiel de sa longĂ©vitĂ©.

Les techniques de marketing et de communication jouent un rĂ´le prĂ©dominant dans la rentabilitĂ© des spectacles, en augmentant leur visibilitĂ© et leur attrait. Une stratĂ©gie efficace peut aider Ă  construire une marque autour d’un spectacle, contribuant ainsi Ă  une reconnaissance et une fidĂ©litĂ© de la part du public. La portĂ©e culturelle d’une production ne se mesure pas uniquement Ă  ses performances financières, mais aussi par son influence sur le public et sa contribution au dialogue culturel. Prolonger la durĂ©e de vie d’un spectacle permet non seulement de rentabiliser l’investissement initial, mais aussi de maximiser son empreinte culturelle, en inscrivant la production dans une dynamique de long terme et en favorisant la transmission culturelle. Une telle approche pourrait Ă©galement amĂ©liorer l’empreinte Ă©cologique des spectacles, en rĂ©duisant leur empreinte sur l’environnement.

En dĂ©finitive, cette problĂ©matique soulève des questions essentielles de l’Ă©quilibre dĂ©licat entre la commercialisation des arts du spectacle et leur vocation culturelle. Elle appelle Ă  une rĂ©flexion stratĂ©gique sur le rĂ´le non seulement des chargĂ©s de diffusion et des producteurs, mais Ă©galement des programmateurs, des théâtres privĂ©s et publics, des organismes de financement et de soutien, ainsi que des compagnies de théâtre. Tous ces acteurs, en s’inscrivant dans une dĂ©marche de durabilitĂ©, ne cherchent pas uniquement Ă  atteindre des objectifs Ă  court terme, mais contribuent aussi Ă  une vision Ă  long terme de la place du spectacle vivant dans la sociĂ©tĂ©. Dans ce contexte, la crĂ©ation de campagnes de marketing et de communication peut-elle contribuer de manière significative ? La question persiste : est-il possible de prolonger la durĂ©e de vie d’un spectacle tout en faisant preuve de sobriĂ©tĂ© et ainsi consommer le mĂŞme spectacle plus longtemps de manière responsable et durable ?

Suite au prochain numĂ©ro…

Sarah Lardjane

Bourgeon-Renault D, Debenedetti S, Gombault A, Petr C (2014) Marketing de l’Art et de la Culture,

Busson A et Évrard Y (2015) Management des industries culturelles et créatives

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *